Rencontre avec le jeune designer Anthony Bianco
Un Concurrent Sérieux
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Anthony Bianco & Anna Carnick in conversation
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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At Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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Bianco presents a hand-cut paper study in his Brooklyn studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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Anthony Bianco & Anna Carnick in conversation
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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Paper models at Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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An evolution of form: Models at Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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At Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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At Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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Paper study that evolved into Bianco's key lighting form
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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Another one of Bianco's early paper studies
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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AnNur, Yassin, and Cyrus at Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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Yassin at Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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Yassin at Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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Glass molding tool at Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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Glass molding tool at Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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At Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
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Sketch plan for glassblowing
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at Brooklyn Glass, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Glassblowing at <a href="http://brooklynglass.com/" target="_blank">Brooklyn Glass</a>, Gowanus, New York
<i>Photo © Maria Bianco; courtesy of Bianco Light & Space</i>
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Cyrus and Yassin at Bianco's studio
<i>Photo © Giada Paoloni for L'AB/Pamono</i>
Un après-midi d’automne, j’ai eu la chance d’entrer dans l’appartement/studio ensoleillé du sculpteur et designer Anthony Bianco, dans le quartier de Bushwick, Brooklyn. Situé au-dessus d’un magasin de vélos et d’un botaniste (arborant un store jaune pétant avec le slogan “Tout pour vos problèmes spirituels”), on peut entendre le train J bourdonner en arrière-plan.
Bien qu’il vive à New York depuis maintenant 5 ans, on peut dire qu’Anthony Bianco est un nouvel arrivant sur la jeune scène créative de Brooklyn. Originaire de Chicago, il a, durant ses premières années à New York, travaillé comme assistant de l’artiste verrier Jeff Zimmerman, expérience qui, pour le citer, l’a initié “au type de design dont il avait toujours rêvé ; disposer d’une liberté artistique tout en créant des œuvres fonctionnelles était tellement passionnant”. En 2013, il a sauté le pas en ouvrant son studio, Bianco Light & Space.
En entrant dans le studio de Bianco, trois lampes faites à la main se dressent devant nous, tirées de la collection à venir. De plus près, elle ressemblent presque à des extra-terrestres : elles arrivent à hauteur des yeux, elles sont posées sur un socle géométrique en laiton, qui s’élongent élégamment en une tige, le tout culminant dans des éléments gracieux en verre soufflé - une série de pentagones, couplés, triplés et plus encore, à la fois anguleux et organiques - d’un turquoise translucide, vert émeraude et blanc laiteux. L’ensemble donne un effet futuriste, sophistiqué et même d’un autre monde. Pourtant, si l’on recule de quelques pas, ces lampes ont plutôt l’air de venir de la planète Terre - quoique d’une autre époque, davantage des années 1920 que du 21ème siècle. Vu comme ça, le travail luminaire de Bianco est définitivement influencé par le mouvement Art Déco, avec un hommage certain à tout ce qui a inspiré l’esthétique de cette ère : les ornements chatoyants et les gratte-ciels.
Par son travail, Bianco prévoit, et même recherche cette dichotomie de réponses. Ses lampes, dont la forme et la fonctionnalité sont d’importance égale, sont le fruit d’une investigation menée dans le but de créer une seule forme dynamique et modulable. “Je ne suis pas vraiment obsédé par la volonté d’imprégner mon travail d’une vraie signification; pour moi, il s’agit vraiment de trouver [une forme] déjà chargée, qui ait déjà une valeur intrinsèque” Cela laisse à celui qui regarde la possibilité d’interpréter. En se concentrant sur ce seul et unique module, je peux articuler plusieurs formes sculpturales différentes.”
Il continue: “C’est tellement libérateur de pouvoir diriger son activité uniquement par amour d’une idée ou d’une forme. C’est avec ce sentiment de liberté que je commence chacune de mes journées”.
Au fil de la conversation, il me montre ses travaux sur papier : ce sont de simples croquis, mais aussi des schémas complexes, minutieusement dessinés ou découpés à la main, me permettant de comprendre facilement le lien entre ses croquis originaux et ses œuvres finales. “Le dessin - étudier les concepts, investiguer sur les formes - et la construction des sculptures est la plus grande étape du procédé de création. Mettre mes idées sur le papier me permet de bien comprendre le concept avant qu’il ne devienne fonctionnel”.
Une fois satisfait de la forme qu’il a dessinée, Bianco crée un modèle papier. Il joue ensuite avec la forme et la construction, jusqu’à ce qu’il soit assez confiant pour passer à l’étape du moulage. Dans ce processus en deux parties, Bianco utilise un moule en bois brut (souvent un morceau de bois) pour résoudre les problèmes mécaniques, puis un moule en graphite, plus durable. C’est dans ce moule qu’il souffle le verre afin de créer sa pièce finale.
Il reconnaît que ses contemporains préfèrent le dessin par ordinateur que sur papier. A ce sujet, il sourit et me dit : “Je préfère rester classique, analogue. C’est aussi ce qui fait que j’aime tant mon travail, la créativité et le fait d’avoir ma propre entreprise; personne n’est là pour me dire de faire les choses autrement. C’est comme le verre; s’il faut d’abord apprendre les fondamentaux, la suite, en revanche, se fait sans manuel.”
Même si Bianco préfère laisser libre cours à l’interprétation du public de ses pièces, il évoque volontiers ses influences, des sculpteurs Alexander Calder et Barbara Hepworth, en passant par le Futurisme Italien, mais aussi les motifs infinis de la calligraphie islamique. D’ailleurs, les pièces de sa première collection portent des noms sanskrit et arabes - par exemple, la lampe
, avec son dessus en jade, lui a été inspirée par le mot sanskrit qui signifie “le secret dans la lumière”. Son attachement à ces langues, selon lui, “dit quelque chose qu’on ne pourrait pas voir à l’œil nu sur mon travail… Je m’intéresse beaucoup à la compréhension ambigüe de Dieu, mais aussi aux étoiles, à l’astrologie, qui témoignent d’une existence plus étendue que celle que nous connaissons sur terre”.Ces concepts, selon Bianco, ont commencé à prendre de l’importance pour lui il y a six ans, après un grave accident duquel il aurait pu ne pas survivre. Alors qu’il roulait à vélo, une voiture l’a renversé, ce qui lui a valu d’être alité et immobilisé pendant presque un an. “Après ça, j’ai eu l’impression qu’on me donnait une nouvelle chance. Je me suis beaucoup informé sur la religion, et j’ai remis en question toute mon existence. Réévaluer ma profession, mes supérieurs, et ce que je faisais : j’ai réalisé à quel point j’étais physiquement limité. Maintenant, même ma manière de travailler et ce que je suis capable de faire a drastiquement changé. Cependant,“ il se rappelle ”ça m’a permis de me remettre vraiment au dessin. Seul mon bras droit n’était pas immobilisé, et je pouvais m’asseoir : alors j’ai pris ce put*** de papier, prêt à commencer le dessin! Voilà comment j’ai fait ces travaux, ces dessins”, dit-il, montrant du doigt des dessins colorés, encadrés, représentant les formes qui sont par la suite devenues les pièces de sa première collection. “Et c’est comme ça que j’ai vraiment commencé”.
A ce moment-là, Bianco travaillait à Chicago, comme concepteur de décors, pour des compagnies telles que Crate Barrel, CB2. Il en était très satisfait, mais son accident “ne (lui) permet plus physiquement de faire ce travail”. Il réalise également qu’il veut travailler pour lui-même, dans les domaines qu’il a étudiés à l’Université California College of Arts (à savoir le verre, la sculpture, et le dessin de mobilier en bois), où il a obtenu le diplôme en 2004. “J’étais décidé à tout faire pour que ça marche, donc j’ai déménagé à New York juste après avoir enlevé mon plâtre. D’emblée, j’ai commencé à travailler pour Jeff Zimmermann… et j’ai trouvé mes marques, et compris comment utiliser mes compétences en tant que travailleur du verre et designer.”
Il réfléchit… “Si je regarde l’état dans lequel j’étais avant, dans lequel je ne me voyais probablement plus jamais souffler le verre, c’est vraiment gratifiant de voir où j’en suis aujourd’hui. Je me sers de mon ingéniosité d’artiste et de sculpteur comme d’une boîte à outils pour mon processus créatif”.
Quelles leçons Bianco a tirées et quels conseils pourrait-il donner pour plonger dans le monde du design? “C’est une période fascinante pour travailler comme designer émergent à NYC”, Ecoutez votre cœur… et restez vous-même quoiqu’il arrive.”
Ces photos d’Anthony Bianco ont été prises à Brooklyn Glass, New York.
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Text by
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Anna Carnick
Anna est la Rédactrice en Chef de Pamono. Ses textes ont figuré dans plusieurs publications d'art et de culture et elle a rédigé plus de 20 livres. Anna aime rendre hommage aux grands artistes et elle apprécie tout particulièrement les bons pique-niques.
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Images by
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Giada Paoloni
Giada est une styliste et photographe italienne passionnée par les voyages, la gastronomie et l'art.
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